Les débats officiels
Après une année à Berne, le bureau de l’UEA revient s’installer à Genève en 1920 (au boulevard du Théâtre, puis dès 1929 à la Tour de l’Ile). Cette année voit également la fondation du Club genevois gymnasien. Mais 1920 est surtout l’année qui voit s’ouvrir à la Société des Nations (SdN) un débat sur l’espéranto qui occupera la nouvelle organisation internationale pendant 4 années. À l’initiative de Privat, 11 délégués présentent à l’Assemblée de la SdN un projet de résolution en faveur de l’espéranto, proposant notamment de lancer une enquête sur la langue internationale. D’abord rejeté, le projet d’enquête est accepté l’année suivante par l’Assemblée. Sur cette base, le Secrétariat de la SdN publie en 1922 un rapport qui sera officialisé par l’Assemblée ; mais le projet de résolution y relatif échouera en commission en 1923. Puis le débat sera clos en 1924 par l’approbation d’une résolution reconnaissant l’espéranto comme langue agrée pour la télégraphie.
Durant l’année scolaire 1921-1922, un enseignement expérimental obligatoire de l’espéranto est introduit dans toutes les classes de 7e primaire du canton de Genève. Cette expérience sera répétée en 1928-1929.
1922 voit se tenir à Genève la 1ère Conférence internationale sur l’enseignement de l’espéranto, organisée par Pierre Bovet, fondateur de l’Ecole des sciences de l’éducation ; une centaines de délégués de 28 pays y participent, dont des représentants de 16 gouvernements. En 1922 toujours est créé le Comité central international du mouvement de l’espéranto, un organe paritaire des sociétés nationales et de l’UEA, chargé notamment de l’organisation des congrès. Avec son siège à Genève – à la rue du Mont-Blanc, ce Comité composé de 6 membres sera présidé par Privat de 1923 à 1928. Cet organe sera supprimé en 1932, les sociétés nationales accédant l’année suivante au statut de membres collectifs de l’UEA.
Le 17e Congrès universel d’espéranto se tient de nouveau à Genève – au Bâtiment électoral et au Victoria Hall – en 1925, avec 953 participants et la 1re session de l’Université d’été en espéranto. L’Association pour une langue auxiliaire internationale (IALA) organise cette même année sa 1ère conférence d’explorations linguistiques également à Genève (la 2e aura aussi lieu à Genève, en 1930). Enfin, c’est en 1925 que l’UEA atteint le nombre record de 9424 membres individuels.
En 1928, Privat donne à la Faculté des lettres de l’université de Genève un cours de 2 ans d’histoire et méthodes d’enseignement de l’espéranto.
C’est en 1930 que Madeleine Stakian-Vuille commence sa longue activité au service de l’espéranto à Genève, en fondant un chœur espérantiste. Puis elle est employée au bureau de l’UEA de 1934 à 1936 ; rédactrice de La Semanto – le bulletin du mouvement espérantiste ouvrier ; présidente de La Stelo (entre 1957 et 1994) et rédactrice de son organe Brasikfolio. Elle est également connue pour ses poèmes originaux et traduits.
Bibliothécaire au bureau de l’UEA de 1931 à 1932, Henri Vatré est un spécialiste de la littérature en espéranto, ainsi que poète à ses heures. Il gérera également la bibliothèque de La Stelo, qui sera donnée à la Bibliothèque de La Chaux-de-Fonds en 1967. Cinq ans plus tard, La Stelo rétablit sa propre bibliothèque.