Hommage à Anita Altherr-Perić

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la-27.07.2022

Le 21 juillet quelques espérantistes ont participé aux obsèques d’Anita Altherr, décédée le 14 juillet. Elles ont eu lieu au cimetière Saint-Georges, à Genève, là où repose Hector Hodler, le grand humaniste espérantiste.

J’ai fait la connaissance d’Anita en 2010 lors de ma première rencontre avec le monde de l’Esperanto. C’était dans le cadre du «Lunda Grupo », un groupe de discussions entre espérantophones, je commençais juste à apprendre l’Esperanto. Je l’ai immédiatement remarquée car elle portait un blouson en cuir rouge vif ce qui n’est pas habituel chez une femme de 80 ans. Elle s’est assise à côté de moi et s’est immédiatement mise à me questionner. Elle parlait vite et fort, avec un bel accent slave. Elle voulait savoir qui j’étais, pourquoi je m’intéressais à l’Esperanto, etc.

Ensuite elle s’est mise à parler d’elle. D’origine slovène, elle avait vécu son enfance à Trieste avant d’émigrer en Suisse et m’a raconté ses passions, ses intérêts, parmi lesquels évidemment l’Esperanto tenait une bonne part. Elle s’était engagée activement dès l’adolescence dans des associations espérantistes, en Italie puis en Suisse et a participé à de nombreux congrès nationaux et internationaux.
Elle a écrit un livre : « Ne facilas esti…. Sloveno en Italio » (Il n’est pas facile…d’être Slovène en Italie) qui relate l’impérialisme culturel du régime politique de l’époque de son enfance envers la minorité linguistique slovène.
Comme beaucoup d’autres espérantistes avant moi, j’ai eu le privilège de passer des vacances chez elle à Trieste dans sa belle maison qui surplombe le golfe et où j’ai rencontré d’autres espérantistes, eux aussi des invités d’Anita.
Tels sont quelques-uns des souvenirs que je garde de cette femme pleine de vie, généreuse, curieuse, et toujours porteuse de tenues vestimentaires colorées.

Laurence Aïdonidis